Les propriétés viscoélastiques de l’acide hyaluronique préservées grâce la stérilisation par ruissellement d’eau surchauffée en Steriflow

Le traitement thermique par ruissellement d’eau surchauffée en Steriflow permet une stérilisation optimale de l’acide hyaluronique. C’est en 2009 que les premiers essais ont été réalisés chez Steriflow avec l’entreprise Corneal, qui a validé ce type de stérilisation. Puis en 2016, la société Contipro a réalisé des essais. Cette dernière utilisait jusqu’alors un autoclave à vapeur saturée d’une marque concurrente. Après des tests au sein du laboratoire de Steriflow, l’entreprise a été convaincue par les résultats obtenus. Récemment c’est la société SyrHA qui a elle-même été étonnée de voir l’efficacité de la stérilisation avec un autoclave à ruissellement d’eau surchauffée. Depuis, cette société continue ses recherches sur l’optimisation du traitement de ses produits par l’eau surchauffée.

La stérilisation de l’acide hyaluronique est complexe car, exposé à des températures élevées, ce dernier perd ses propriétés rhéologiques. Composé de molécules biocompatibles et bio absorbables, l’acide hyaluronique est couramment utilisé dans les domaines esthétique et cosmétique. Il est aussi un traitement anti-inflammatoire efficace et antalgique.

Trois types d’utilisations de l’acide hyaluronique (a.h)

Orthopédie et rhumatologie

Utilisé pour soigner et soulager les maladies osseuses, l’acide lubrifie les articulations pour réduire la douleur de l’arthrite ou de l’arthrose par exemple.

Ophtalmologie

L’acide hyaluronique est utilisé lors d’opérations chirurgicales ophtalmologiques (transplantation de cornée, cataracte, glaucome, etc..).

Cosmétique et esthétique

Combler les rides et les cernes, remodeler le visage, lisser ou gonfler les lèvres, les injections d’acide hyaluronique sont nombreuses et réalisées sur les hommes ou les femmes.

Ingénieur en développement de biopolymèresSyrha – Suisse

Afin de mettre à l’honneur des experts dans leur domaine, nous avons interrogé Monsieur Alberto Piasco. Entretien recueilli par Claire Brilhac, ingénieur technologue chez Steriflow, en charge des tests sur les produits et emballages clients.

Claire Brilhac (C.B) : Monsieur Piasco, vous êtes aujourd’hui un spécialiste des dispositifs médicaux à base de polysaccharides, et avez notamment une forte expertise en acide hyaluronique. Pourquoi avez-vous sollicité Steriflow ?

Alberto Piasco (A.P) : La stérilisation de l’acide hyaluronique est complexe. Il est utilisé dans les industries pharmaceutiques et cosmétiques industrielles. C’est un produit très visqueux qui a la particularité de perdre une partie de ses propriétés viscoélastiques lorsqu’il est exposé à de hautes températures (+ de 60° C). Pourtant, il doit nécessairement être stérilisé avant son utilisation (la valeur stérilisatrice recherchée est supérieure à 15 minutes) tout en optimisant la conservation de sa matière.

C.B : Quelles sont les spécificités de l’AH ?

A.P : C’est une molécule biocompatible et bio absorbable, que le corps reconnaît et ne va pas rejeter.

De plus, c’est une molécule hydrophile qui va pouvoir absorber une grande quantité d’eau. C’est une molécule avec des propriétés viscoélastiques capable d’absorber et de relâcher l’énergie.

Enfin, sur le plan biologique, grâce à sa masse moléculaire très importante, elle a un effet anti-inflammatoire au niveau des cellules.

C.B : Une stérilisation de l’AH est-elle nécessaire ?

A.P : Oui, car l’AH rentre dans le cadre des dispositifs médicaux qui imposent des normes de stérilité (ISO-17665).

De plus, la stérilisation par la chaleur est la plus efficace (en comparaison de la stérilisation par UV qui ne va pas assurer une stérilisation totale, ou de microfiltration qui ne pourra être possible que pour des concentrations en AH très faibles).

C.B : La chaleur dégrade-t-elle la molécule et si oui à quel niveau/ quelles sont les conséquences ?

A.P : La chaleur va réduire les longues chaînes de la molécule et créer de plus petites molécules qui d’une part vont créer un risque inflammatoire et d’autre part limiter la rémanence du produit dans le corps. La chaleur fait perdre à l’AH une partie de ses propriétés viscoélastiques.

C.B : Avez-vous testé différents types de traitement thermique ?

A.P : Oui la stérilisation à la vapeur (air vapeur et vapeur saturée) et la stérilisation en ruissellement d’eau surchauffée.

Si tous les types de traitements thermiques vont permettre d’obtenir la destruction bactérienne souhaitée (valeur stérilisatrice), tous ne vont pas avoir le même impact sur la dégradation de la molécule d’AH. En effet, plus le temps d’exposition à la chaleur va être long (la molécule commence à se dégrader au-dessus de 60°C) plus les propriétés viscoélastiques vont être impactées.

C.B : Quel procédé a donné les meilleurs résultats ?

A.P : La stérilisation en ruissellement d’eau. Nous avions pourtant testé le « worst case » en utilisant un gel non réticulé avec une concentration faible en AH (1%). Ce gel est particulièrement sensible à la chaleur et se dégrade facilement.

C.B : Avez-vous pu mesurer ces résultats ?

A.P : Nous avons obtenu un gel qui avait 20% de propriétés viscoélastiques en + par rapport aux stérilisations à la vapeur ! Nous avons été impressionnés par ces résultats.

C.B : Comment l’expliquez-vous ?

A.P : Par l’efficacité de la conductivité thermique de l’eau. En effet, elle est bien meilleure sur le corps de la seringue que la conductivité du mélange air et vapeur. De plus, le refroidissement en Steriflow par ruissellement est très efficace et permet de repasser très rapidement sous la barre critique des 60°C (pour préserver les propriétés viscoélastiques du produit).